? Showrunner : Damon Lindelof
? Genre : Science-fiction action
? Casting : Regina King, Jean Smart, Don Johnson
? Sortie : 21 octobre 2019 (France) / 20 octobre 2019 (Etats-Unis)
Synopsis : Tulsa, Oklahoma, de nos jours. Il y a 3 ans de cela, un groupe de suprématistes blancs appelés «La septième Cavalerie» s’est attaqué à tous les policiers de la ville ainsi qu’à leurs familles. Afin de protéger leur identité depuis cette attaque poétiquement surnommée «La Nuit Blanche» les policiers portent désormais un bandana jaune afin de conserver leur anonymat. Profondément marqués par cette nuit tragique, Angela Abar et le chef de la police de Tulsa, Judd Crawford, décident d’enquêter de concert sur ce groupuscule et ses adeptes.
Entre 1986 et 1987 apparaissent pour la première fois les watchmen. Dr Manhattan, le Hibou, le spectre soyeux II, ces noms ne vous disent peut être rien mais ont pourtant marqué à l’encre noir l’univers de la pop culture. Avec cette série de comics, Alan Moore, Dave Gibbons et John Higgins vont proposer une nouvelle lecture des super héros en montrant leur conflit avec la population, leur côté sombre et celui de l’Amérique en général. Zack Snider décidera d’adapter les personnages au cinéma en 2009 avec Watchmen : les gardiens, et bien que le film soit aujourd’hui reconnu comme l’un des meilleurs dans son genre, c’est bel et bien la série HBO qui va nous intéresser aujourd’hui. Sortie en 2019, la série de Damon Lindelof nous plonge dans le futur des watchmen, après les éléments des comics et du film avec de nouveaux personnages mais aussi de nouveaux enjeux ancrés au cœur de notre société.
DES THEMATIQUES ANCREES DANS NOTRE SOCIETE :
Dès la scène d’ouverture de la série, Lindelof nous annonce directement la thématique principale : le racisme. En effet, en nous plongeant au cœur des émeutes de Tulsa (massacre d’afro-américains par des suprémacistes blancs en 1921 dans la ville de Tulsa) pour passer directement au présent avec le meurtre d’un policier noir, le showrunner nous présente une société où le racisme, les discriminations et le crime sont omniprésentes. Cet enchaînement de scènes nous montre également un crime souvent impuni, une justice inexistante et une police démunie. Ce sont ces thématiques de justice, de racisme etc. qui guideront habilement la série. Tous ces thèmes ont un sens, une utilité au récit mais aussi et surtout, une résolution via notamment le transfert des pouvoir du docteur Manhattan au lieutenant Abar ou encore la destruction pure et simple de tous les dirigeants racistes des états unis lors du dernier épisode de la série. L’univers de la série est donc étroitement lié au notre et fait écho aux divers événements ayant eu lieu ces dernières années, que ce soit les émeutes de Charlottesville en 2017, les nombreuses morts d’afro-américain causées par la police, ou encore l’élection d’Obama, premier président noir des états unis.
DES COSTUMES MARQUANT :
Si les thématiques nous donnent un attrait politique fort, les costumes, eux, amènent une esthétique intéressante. En effet, si la série watchmen ne nous offre que rarement de réels super-héros, les costumes des différents policiers et lieutenant ne nous laissent pas en reste. Que ce soit par le rouge de Red Scare, le masque miroir de Looking Glass, les habits sombres de Sister Night ou tout bonnement les masques jaunes des autres officiers, la police est réellement présentée comme les nouveaux héros dans un monde en manque de repères suite aux événement narrés dans le film et les comics. Ainsi, on peut lire une analyse différente dans chaque costume : l’affirmation de ses origines par la couleur noire omniprésente dans le costume d’Angela Abar (là où son grand père, le juge masqué, se grimait en homme blanc pour faire le bien), le rappel de la guerre froide et des tensions avec la Russie de Red Scare, enjeu principal du matériau de base etc. le jaune des masques des officiers pourrait, lui, faire office d’une analyse complète, le jaune étant une couleur fort présente dans l’univers Watchmen. On peut lire ces masques comme une illustration du crime muselant une police impuissante, le malaise du peuple afro-américain etc.
LE TEMPS :
Le principal point fort de la série réside, selon moi, dans son approche du temp. Tout d’abord, l’intrigue est basée sur une notion d’héritage du passé que l’on comprend par le montage des épisode alternant souvent d’une temporalité à une autre afin d’expliquer le présent, c’est d’ailleurs le point central de l’épisode 6 où le lieutenant Abar traverse l’histoire de son grand père, sa lutte contre le racisme et le crime qui lui permettra de comprendre d’où elle vient. Cette notion de leg est également inscrite dans l’intrigue même, la série se terminant sur le don des pouvoir du docteur Manhattan à sa femme. Ces notions offrent un message fort, un sens aux thématiques abordées et une touche d’espoir dans une série relativement sombre. De manière générale, ce qui fait de cette série l’une des plus grandes de ces dernières années, c’est la philosophie du temp qu’elle aborde. Durant l’épisode 8, nous revivons la rencontre entre Abar et le docteur Manhattan, celui-ci expliquera au fur et à mesure sa vision du temp comme une unité, vivant chaque instant de sa vie en même temp, passé présent et futur ne faisant plus qu’un. Cette notion de destin donne au personnage une sagesse forte et donnent au spectateur de quoi repenser leur vision du monde et de la vie.
Cette série m’apparait donc comme l’une des meilleures de ces dernières années, tant par son esthétique que par ses notions politiques et philosophiques amenées avec brio. Amenant une fraicheur dans le monde super héroïque dominé par le MCU et sa recette de films ne changeant jamais vraiment.
Note