Synopsis : Pete Mitchell, ou ‘Maverick’, est au service de la Marine depuis trente ans, et est l’un de ses meilleurs aviateurs. Soudainement rappelé à ‘Top Gun’, programme de formation qu’il a lui-même suivi à l’époque, il se voit confier la lourde tâche d’entraîner de jeunes pilotes pour une dangereuse mission de la plus haute importance. De nombreux obstacles se dressent devant lui durant son périple, qu’il va devoir surmonter un à un afin de mener sa mission à bien.
Peu importe l’opinion que l’on a sur le film, il est avéré que Top Gun est l’un des plus gros succès des années 80, et qu’il possède aujourd’hui un statut de film culte et représentatif de cette décennie cinématographique. En effet, pour un budget de 15 millions de dollars, le long métrage a rapporté plus de 353 millions de dollars au box-office dans le monde entier, et 177 millions aux Etats-Unis. C’est le film qui a fait décoller la carrière de Tom Cruise et Kelly McGillis, en plus d’avoir eu un impact colossal vis à vis de l’engagement militaire chez les américains : après le film, on observe une augmentation de 500% dans le nombre d’hommes voulant s’engager au sein de la Navy. Sa bande originale est l’une des plus mémorables de son époque, et encore aujourd’hui, des titres comme Take My Breath Away du groupe Berlin sont restés ancrés dans l’imaginaire collectif et sont des tubes planétaires. Malgré toutes ces éloges, il n’est reste cependant pas moins vrai que Top Gun, réalisé en 1986 par Tony Scott, est considéré comme un film relativement moyen. Récoltant à l’époque de sa sortie un bon nombre d’avis mitigés, il possède un certain nombre de défauts qui lui sont toujours reprochés à l’heure actuelle, comme une certaine lenteur en dehors des scènes de vol, un scénario plat et des relations peu profondes et développées entre les différents personnages. La crainte d’une suite était donc assez légitime, surtout lorsque l’on sait qu’elle a été confiée à un réalisateur n’ayant pas réellement l’habitude de ce genre d’exercices : Joseph Kosinski, notamment connu pour ‘Oblivion’ (2013) ou ‘Tron : L’Héritage’ (2010). N’étant nous-même pas de grands adorateurs du premier opus, c’est un peu craintifs que nous sommes allés voir la suite. Finalement, qu’est ce que donne ce film, parvient-il à être plus convaincant que son prédécesseur, voire même de corriger ses défauts et le surpasser ? Pour nous, la réponse est oui.
SON PRÉDÉCESSEUR, EN MIEUX.
En effet, avec ‘Top Gun : Maverick’, le spectateur se retrouve face à une suite qui a visiblement appris des erreurs et des défauts du film précédent. Tout ce qui lui a été reproché à l’origine a été corrigé dans ce film. On est en présence d’un long métrage avec un scénario clair, précis mais surtout complet, alors que celui de 1986 était simpliste au possible et ne comprenait pas de réels points culminants ou d’enjeux. C’est ce qui expliquait cette longueur et lassitude générale lors du visionnage, en dehors des rares scènes d’action. Or, on ne s’ennuie pas un seul instant devant ce second film ; que ce soit dans un avion ou sur le sol, il se passe toujours quelque chose : une difficulté, un enjeu, des rebondissements, des tensions, des moments de complicité entre les personnages… Il y a toujours un petit quelque chose à se mettre sous la dent, toujours un peu d’action, ou au moins, quelque chose qui se passe. En parlant de complicité, le spectateur devient beaucoup plus attaché aux différents personnages qui lui sont présentés que lors du premier film, et leur destin est quelque chose qui lui importe vraiment. Un groupe fort et charmant de personnages est mis en avant, qui nous sont tous plus ou moins présentés et qui ont un dialogue ou une scène à offrir. Les liens des différents protagonistes de ce groupe de pilotes sont renforcés par des dialogues et autres scènes explicitement démonstratives de leur amitié. C’est un changement radical lorsque l’on repense au premier film, beaucoup plus centré sur Maverick, les autres membres du programme Top Gun étant secondaires voire tout bonnement dans l’arrière-plan à quelques exceptions près (Goose et Iceman). Globalement, le rythme du film est très bien équilibré : on passe de scènes d’actions à des scènes plus solennelles, puis à des moments plus calmes avec des petites touches d’humour simples mais efficaces. Les scènes de voltige sont encore plus dynamiques et impressionnantes que dans le premier volet (et sont encore plus impressionnantes lorsque l’on sait que Tom Cruise exécute ses propres cascades !), et les moments d’humour font du bien et rendent le film plus vivant.
POUR LES INITIÉS TOUT COMME POUR LES NÉOPHYTES.
Il est évident qu’avant tout, Kosinski cherche à faire plaisir aux fans invétérés du film des années 80. Nombre d’éléments cultes sont en effet au rendez-vous. On retrouve les fameuses lunettes de soleil aviateurs, le blouson et la moto de Maverick, et de manière un petit peu plus subtile, quelques musiques d’ores et déjà présentes dans le premier film, rappelant l’atmosphère très ‘80s’ de celui-ci. Il y a aussi des échos à des scènes populaires : le début du film est quasi identique à celui de 1986, Rooster, le fils de Goose, interprète cette fois-ci lui même ‘Great Balls of Fire’ de Jerry Lee Lewis au piano, et une scène où toute l’équipe de pilotes joue au football sur la plage rappelle la scène iconique de la partie de volleyball du film original. Lorsque l’on connaît ce dernier, tous ces éléments font sourire, et font plaisir aux plus assidus. Cependant, que les néophytes se rassurent : même s’ ils ratent les références et clins d’oeils les plus subtils, le film ne se prive pas d’expliquer tous les points ou parties du scénario qui peuvent leur échapper à l’aide de quelques flashbacks du premier film, ou de quelques lignes de dialogue au milieu d’une discussion entre certains personnages. Ainsi, tout le monde y trouve son compte lors du visionnage : les fans de la licence sont conquis ; ceux découvrant cet univers ne sont pas mis de côté et peuvent l’apprécier car tout leur est expliqué. Ce film a à son tour tous les éléments à disposition pour devenir culte aux yeux d’un tout nouveau public, trop jeune pour avoir réellement connu le premier ou ne s’étant que récemment intéressé à la série de film.
TOUT DE MÊME QUELQUES DÉFAUTS ?
Malgré le fait que ce second volet dépasse largement le premier en corrigeant tous ses défauts, alors que celui-ci est pourtant culte et acclamé par de nombreuses personnes, il n’est pas exempt de plusieurs faiblesses. Tout d’abord, sans grande surprise pour un blockbuster, beaucoup de dialogues sont assez clichés, ainsi que le scénario à quelques reprises (le film tente parfois de créer des suspens là où on sait pertinemment qu’il n’y en aura pas, pour ne pas en dire trop et éviter les spoils). Une personne qui n’aime pas ce genre de films pourrait donc le trouver assez rapidement nanardesque à plusieurs reprises. Un autre reproche possible est le faible intérêt de la romance entre Maverick et la patronne du bar où se rendent les pilotes de Top Gun, Penny Benjamin. On sent l’envie de vouloir faire comme dans le premier opus et d’instaurer une romance entre le personnage principal et un personnage féminin, mais dans ce film, tous les autres moments d’actions ou de connivence entre les différents personnages empêchent de mettre en place une relation amoureuse crédible et intéressante. Il en résulte une relation assez oubliable et illustrée quelques minutes seulement à l’écran, qui auraient très bien pu ne pas figurer dans l’œuvre finale.
Avec ‘Top Gun : Maverick’, la licence culte fait un retour fracassant et remarqué au cinéma. Il réussit l’exploit de devancer son prédécesseur, et ne tardera donc sans doute pas à devenir culte à son tour.
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