? Réalisateur : Gavin Hood
? Casting : Keira Knightley, Matt Smith, Adam Bakri
? Genre : Espionnage, thriller, policier
? Sortie : 2 Janvier 2020 (E-Cinema)
Synopsis : 2003 : les États-Unis et l’Angleterre souhaitent intervenir en Irak.
Katharine Gun, employée des renseignements britanniques, reçoit une note de la NSA : les États-Unis sollicitent l’aide de la Grande-Bretagne pour rassembler des informations compromettantes sur certains membres du Conseil de sécurité de l’ONU et les obliger à voter en faveur de l’invasion. Gun prend alors la décision de divulguer le mémo à la presse afin d’empêcher la guerre.
En choisissant d’exposer cette vaste conspiration politique, la lanceuse d’alerte va tout risquer : sa vie, sa famille, sa liberté…
Un peu acteur, parfois scénariste, une fois producteur, Gavin Hood est surtout réalisateur. En 2005, son film Mon nom est Tsosti est primé aux Oscar (meilleur film étranger), depuis le réalisateur sud-africain a enchainé un projet tous les deux ans en moyenne. A l’image de son X-Men Origins : Wolverine, Gavin Hood a du mal à concilier la critique et les spectateurs sur ses films. Alternant entre le Drame et la science-fiction, le réalisateur reviens avec un nouveau Drame en abordant cette fois-ci la guerre en Irak. Official Secrets sera le deuxième film d’affilé du réalisateur qui sortira en E-cinéma.
Ce qui ressort en premier de ce film c’est un scénario efficace. Tout s’enchaine à une cadence qui permet de comprendre les enjeux et donc de ne pas s’ennuyer. Ça aurait pu être le cas avec ce genre de Drame politique, qui sont des films à double tranchant. En effet, soit le spectateur est happé par le scénario et passe un bon moment, soit il n’accroche pas et se désintéresse peu à peu du récit. Le risque est d’autant plus présent lorsque c’est du E-cinéma, car le spectateur peut tout simplement arrêter le film. Bien heureusement, accompagné de Sara et Gregory Bernstein, Gavin Hood a fait un très bon travail d’adaptation de l’œuvre de Marcia et Thomas Mitchell. Toutes les scènes et les dialogues ont une importance. Le seul bémol du scénario arrive en fin de film, dans la partie judiciaire (beaucoup de scènes pour peu d’avancée) et la toute fin de je trouve assez expédiée.
Quant à la réalisation, le réalisateur fait le travail, mais n’en fait pas plus. Et c’est bien dommage parce qu’on a l’impression qu’il en a les capacités. Sa réalisation accompagne bien le scénario mais ne le transcende pas. Au contraire de Pentagon Papers, film du même style, Gavin Hood semble ne pas vouloir prendre parti et décide de ne pas raconter avec sa caméra quelque chose de plus que ce que nous raconte déjà le scénario. Une chose est néanmoins appréciable dans cette réalisation, ce sont les plans larges. Très bien construit, Hood semble les apprécier, même si on ne comprend pas forcément leur utilité.
Déjà vue dans la saga Pirates des caraïbes, Love Actually ou Imitation Game, Keira Knightley n’est plus une actrice à présenter. Cela fait quelques années qu’elle s’affirme en tant que grande actrice et elle le prouve encore dans Official Secrets. C’est ce genre d’actrice qui communique énormément par ces yeux, et c’est par ce niveau d’acting qu’on s’attache au personnage de Katharine Gun et qu’on comprend aussi les raisons qui l’ont poussé à se porter comme lanceuse d’alerte. Autour d’elle on peut retrouver Matt Smith, acteur connu pour avoir endossé le rôle de Doctor Who et Adam Bakri, acteur beaucoup moins connu avec seulement 3 rôles à son actif. Les deux et à l’image des autres acteurs nous offrent une prestation convaincante. Finalement, Official Secrets est un film qui plaira beaucoup aux gens qui ont vécus les faits de 2003 où Bush annonce l’intervention des États-Unis en Irak. C’est un moment important de l’histoire récente, qui fera surement remonter énormément de souvenirs 30 ans et plus.
Note
6,5/10
Presque 17 ans plus tard, Gavin Hood reviens sur la décision de Bush d’attaquer en Irak. Jouissant d’un scénario efficace et d’une brochette d’acteurs convaincante, le film pourra aussi rappeler des souvenirs aux plus de 30 ans. Dommage que la réalisation ne transcende pas le tout et que la dernière séquence soit autant expédiée.