? Réalisateur : Steven Spielberg

? Casting : Tom Cruise (Mission Impossible; Eyes Wide Shut; Magnolia), Colin Farell (Phone Game; Total Recall), Max von Sydow (Le septième sceau; L’exorciste), Samantha Morton (Les animaux fantastiques)

? Genre : Science-Fiction, Policier

? Pays : Etats-Unis

? Sortie : 21 Juin 2002 (Etats-Unis) ; 2 Octobre 2002 (France)

Synopsis : En 2054, la société du futur a éradiqué les crimes en se dotant d’un système de prévention, détection et répression le plus sophistiqué du monde. Dissimulés de tous, trois extras-lucides transmettent les images des crimes à venir aux policiers de la Précrime. Cependant, un jour, John, le chef de brigade, reçoit l’impossible : sa propre image assassinant un inconnu. Démarre alors une course contre la montre pour prouver son innocence.

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Philipp K.Dick reste l’écrivain le plus visionnaire du 20ème siècle. Ces oeuvres, intemporelles, ont marqué et continuent de marquer les esprits de chacun. Les adaptations font l’objet de débat dans l’opinion publique. Cependant Minority Report se démarque de ses concurrents et reste une référence dans le cinéma de science-fiction. Le qualifier de « classique » n’est pas exagéré. Si ce projet a vu le jour c’est à Tom Cruise que nous le devons. Tombé amoureux du livre durant le tournage d’Eyes Wide Shut, il transmet son ambition d’en faire un film à Spielberg. Tout juste sorti d’A.I Intelligence Artificielle, qu’il avait repris à Kubrick, Spielberg se lance immédiatement dans l’élaboration du projet. Minority Report est un blockbuster certe, avec une trame narrative académique et typiquement hollywoodienne. Cependant il se démarque en abordant des thèmes complexes et philosophiques d’une façon subtile et interessante rarement vu dans le cinéma.

Minority Report se déroule dans un futur proche. En 2054 la société américaine a vu son taux de meurtre augmenté considérablement. Une institution nommée « Precrime » voit le jour. Elle consiste à prévoir, à l’aide des 3 précogs, les meurtres futur afin de les empêcher d’avoir lieu. John Anderton, personnage principal, dirige une équipe à Precrime. Dans un premier temps Spielberg nous immerge sans plus attendre chez Precrime en nous présentant l’arrestation d’un crime futur. Il y a deux types de crimes. Les crimes prémédités que les précogs prédisent à l’avance, et les crimes passionnels seulement prévisible quelques minutes avant l’acte. Les 140 minutes du film seront une course contre-la-montre permanente. La mise en scène est minutieuse et travaillée. Les jeux de lumières sont très bien utilisés et les couleurs sont fades pour illustrer un monde totalement sous contrôle ou les sentiments humains sont régulés. Les travellings sont présents à chaque scène afin de témoigner, intimement, de l’évolution des personnages dans leur environnement. Tom Cruise livre une prestation remarquable. Exemplaire dans son travail et pleinement investi dans la cause qu’il défend avec Precrime, John Anderton est un personnage capable de se montrer très impulsif notamment lorsque son passé le rattrape. En effet ces propos se justifient lors d’une séquence ou il visionne les vidéos de son fils, puis jette violemment une boite de céréale sans aucune raison apparente. L’humain à des failles. Les émotions prennent parfois le dessus sur la raison.

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John Anderton (Tom Cruise) dans son appartement.

L’élément perturbateur du récit s’avéra être Danny Witwer, agent du ministère de la justice interprété par Colin Farell. Il a pour objectif d’enquêter sur la fiabilité de Precrime. Danny Witwer aborde un paradoxe essentielle. Peux t-on condamner des individus pour un crime qu’ils n’ont pas commis ? En effet si l’avenir est radicalement modifié, la condamnation est t-elle toujours légitime ? Débute alors un duel intellectuel entre John Anderton et l’agent du ministère sur la prévision des précogs. Les précogs ont-ils raison ? Sont-ils fiables ? Il n’est pas envisageable de laisser une place au doute sinon il n’est plus question de justice mais de répression. L’obsession sécuritaire apparait alors comme une chose inhumaine voir effrayante. La surveillance constante de la société s’illustrera via les panneau publicitaires intelligents. Ces derniers scannent les rétines des individus afin de leur proposer des services adaptés à leurs envies. Philipp K.Dick démontre une nouvelle fois sa qualité de visionnaire.

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Tout bascule lorsque John est, par les précogs, vu comme le futur coupable d’un meurtre. Le père ayant perdu son fils va alors devoir par la suite, paradoxalement, démontrer l’inefficacité d’une institution envers laquelle il a eu foi. La course contre-la-montre continue. Il est contraint de chercher rapidement pourquoi et comment est-il censé commettre ce meurtre.

« Attention, en creusant le passé on en ressort tout sale »

Gardien de la prison Précrime.

Plongé dans des souvenirs douloureux Anderton ne tarde pas à comprendre que le futur est une chose qui peut être aisément modifiée.


Note

Note : 8 sur 10.

8/10

A l’aide d’un travail admirable sur la mise en scène Spielberg parvient à plonger le spectateur dans un monde utopique mais qui n’en est pas moins effrayant. Sur une vie de famille abrégée, Anderton doit prendre en main son avenir. Le film mêle énigme, philosophie, émotions et action. Cette oeuvre reste marquante notamment grâce aux thèmes abordés. Minority Report est à voir et à revoir. Son succès au box-office est justifié.


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