Miles Ahead, biopic américain de 2016, réalisé par Don Cheadle, avec Don Cheadle, Ewan McGregor et Michael Stuhlbarg
Don Cheadle, pour sa première réalisation, avait choisi de se tourner vers le jazz et Miles Davis, pour un biopic au financement participatif. Nous sommes alors en 2014, et, deux ans plus tard, son Miles Ahead sortait un peu partout dans le monde, après notamment un passage au Festival du film de New York. Partout… Sauf en France, où il eut le droit à un direct to DVD, chose surprenante aux vues du casting. Le film est donc passé sans bruit en France ; mélomane que je suis, j’ai tenu (avec la piqure de rappel du Fossoyeur) a essayer de voir ce qu’il faut vraiment…
Les premières minutes :
Un générique très jazzy pour initier très jazzy. On y voit un Cheadle en Miles Davis très expansif, très sûr de lui, interviewé par la voix d’Ewan McGregor. Directement plongé dans la thématique du film, les moins mélomanes ne se sentent pas largué, et on est tout de suite plongés dans l’ambiance.
Le casting :
Don Cheadle semble vraiment habité par Davis. Un rôle préparé à la perfection, et le résultat se voit à l’écran, avec une mention spéciale au scène de trompette où Don n’est pas doublé. En face, Ewan McGregor reste fidèle à lui-même, dans un personnage à mi-chemin entre celui de Trainspotting et celui des Chèvres du Pentagone. Franche réussite également. Le duo fonctionne très bien, et s’ancre parfaitement dans le travail de mise en scène. Déception en revanche du côté de Michael Stuhlbarg, un peu trop monocorde à mon goût, lorsqu’on sait qu’il peut produire tellement plus (comme on a pu le voir dans Steve Jobs ou Premier Contact en 2016). Sinon, le reste du casting tient parfaitement la route, du beau travail de direction d’acteurs. Mention spéciale à Keith Stanfield (croisé dans NWA et Selma), qui incarne Junior, un personnage qui fait invariablement penser au Marvin de Pulp Fiction.
L’histoire :
Plutôt que de ressembler à un biopic classique, Miles Ahead choisit de s’articuler autour du come-back en 1981, et de sa vie avec Frances, son amour. Un choix audacieux qui s’avère payant grâce à la mise en scène. Le tout, s’il est encore perfectible, et fluide, cohérent, et on y trouve des textes ping-pong; ça fuse de partout et c’est très dynamique, tel un buddy movie. Sans être un chef d’oeuvre, les dialogues sont bien écrits, et donnent un ton léger à tout le film. Et c’est plus qu’appréciable.
La mise en scène :
Si je viens d’évoquer le côté buddy movie, c’est que cela se ressent surtout dans la mise en scène. Porté par un montage de très grande qualité (le gros point fort), Don Cheadle nous livre un travail très coloré, et une mise en scène sobre et efficace. La photographie est innovante et bien orchestrée, même si le travail de la lumière aurait pu être de meilleure qualité. La musique y tient bien évidemment sa place et est placée intelligemment, aux moments clés. Et enfin, décors et costumes rétros au programme, ça fait toujours plaisir de voir ça ! Sans être une vraie claque, Don Cheadle tente des trucs qui font parfois mouche, on ne peut le lui retirer, ce qui donne un ensemble très frais, dynamique et agréable !
Et au final ?
Sans s’imposer comme un chef d’oeuvre, et malgré le fait qu’il soit perfectible à peu près partout, Miles Ahead est un très bon moment de cinéma, et une oeuvre intéressante pour les mélomanes. Don Cheadle innove et pourrait être la bonne surprise des années à venir. Sans être un film à voir absolument, Miles Ahead est un film qui vaut le détour !
Note : 8/10
Moyenne IMDb : 6.5/10
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le cinema avec un grand A
J’ai bien aimé également =)