Entre ses projets horrifiques, Mike Flanagan s’aventure dans une adaptation d’un drame avec Life of Chuck, et c’est une magnifique surprise.

De l’horreur au drame

Si vous êtes adeptes des séries Netflix, le nom de Mike Flanagan ne vous est pas inconnu. Le cinéaste s’est fait connaître du grand public avec The Haunting of Hill House et The Haunting of Bly Manor. Mais les fans de films d’horreur, bien avant. Il est le cerveau derrière deux adaptations de Stephen King : Jessie en 2017, et Doctor Sleep (suite de The Shining) en 2019. Après son escapade sérielle, Flanagan revient au cinéma pour illustrer une nouvelle histoire de King.

Avec Life of Chuck, le réalisateur américain s’attaque à un roman court, La Vie de Chuck, paru en 2020 dans le recueil Si ça saigne. Une production qui se distingue de ses précédentes œuvres. Bien loin de l’horreur, Flanagan explore l’histoire banale d’un homme sur plusieurs périodes de sa vie. Un récit énigmatique, démarrant sur des personnages dont la vie se déroule devant nous, sans trop comprendre où nous emmène le film. Beaucoup de questions nous viennent. Qui est ce Chuck ? Que se passe-t-il dans ce monde qui semble tomber en ruine ?

Tom Hiddleston et Annalise Basso dans Life of Chuck © Neon
Tom Hiddleston et Annalise Basso © Neon

Une histoire banale

Un récit surnaturel de prime abord, mais qui enchaîne ensuite avec la simple vie d’un homme. Une histoire à rebours nous contant un moment de sa vie d’adulte, puis son enfance. Au fur et à mesure, les pièces du puzzle s’imbriquent, peignant la toile de l’existence de ce Chuck, qui ressemble à tellement d’autres personnes. Soulevant ainsi de nouvelles questions pour les spectateurs : que faisons-nous là ? Pourquoi suit-on la vie de cette personne ? Mais surtout, pourquoi sommes-nous autant attrapés par celle-ci ?

Parce que c’est là que réside la beauté de Life of Chuck. Flanagan arrive à nous passionner avec une histoire banale. Et on s’émerveille devant la vie de Chuck. On y suit ses joies, ses peines, ses moments d’extase et ses passages douloureux. Le cinéaste montre qu’une simple vie est une histoire et peut devenir un récit passionnant et touchant. Tout le film est une ode à la vie, nous montrant qu’il est important de vivre chaque instant pleinement. Il met aussi en lumière un paradoxe de l’existence. 

Chiwetel Ejiofor et Carl Lumbly dans Life of Chuck © Neon
Chiwetel Ejiofor et Carl Lumbly © Neon

Vivre chaque instant

D’un côté, notre vie est insignifiante et ne dure qu’un instant ridicule sur l’échelle de l’existence. Mais d’un autre, elle est tout ce que l’on a et représente notre histoire. Notre mémoire est un univers à part entière, qui est important pour nous et nos proches. Comme le dit régulièrement le film : “I am large, I contain multitudes” (« Je suis grand, je contiens des multitudes« ). Un vers écrit par Walt Whitman et que Flanagan fait résonner avec le calendrier cosmique de Carl Sagan, représentation de l’histoire de l’univers sur un calendrier où l’histoire de l’humanité ne commencerait que le 31 décembre à 23h58.

Avec Life of Chuck, Mike Flanagan offre une ode à la vie. Une œuvre qui brille par ses symboles, sa douceur, mais aussi sa beauté. Avec sa photographie chaleureuse, le film est une magnifique douceur qui touche juste et fait du bien. Il offre notamment une incroyable scène de danse en son milieu qui est inattendue, mais d’une grande sincérité. Le tout est porté par des acteurs tous plus touchant les uns que les autres. On peut cependant regretter une voix off trop lourde et sur-explicative, n’apportant finalement pas grand-chose au récit.

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