Ce mercredi 12 mars, L’Âge Imminent sort en salles. Ce film espagnol présenté au festival LGBTQIA+ Chéries-Chéris raconte l’histoire de Bruno, un adolescent qui vit à Barcelone avec sa grand-mère Natividad.
Dans les hauteurs de Barcelone, en périphérie de la ville, la jeunesse ouvrière surplombe le reste de la population. L’intrigue de L’Âge Imminent est simple, pudique. Bruno a 18 ans, il aime faire la fête et sortir avec ses amis. Mais sa quête d’indépendance et de découverte de soi est entravée par les besoins grandissants de sa grand-mère de 86 ans, Natividad.
La force de L’Âge Imminent réside dans la tendresse et le réalisme du lien entre Bruno et sa grand-mère. Leur relation oscille subtilement entre amour et agacement, légèreté et brutalité. Natividad, incarnée par la délicieuse Antonia Fernandez Mir – qui joue son premier film ! – est tout simplement irrésistible. Ses yeux pétillants et son air boudeur attendrissent autant qu’ils amusent. Son petit-fils Bruno est quant à lui aussi maladroit que magnétique. Avec très peu de dialogue, l’acteur Miquel Mas Martinez parvient à faire ressentir toutes les émotions que le personnage intériorise.
Cinéma collectif et horizontal
Derrière cette production, ce n’est pas un mais six réalisateurs étudiants, tous âgés de moins de 25 ans au moment du tournage. Le Col·lectiu Vigília, composé de Laura Corominas Espelt, Laura Serra Solé, Clara Serrano Llorens, Gerard Simó Gimeno, Ariadna Ulldemolins Abad et Pau Vall Capdet, s’est formé à l’Université Pompeu Fabra de Barcelone. Ils défendent leur vision d’un cinéma « collectif et horizontal ».
Dans ce premier film prometteur, le collectif suggère des pistes de réflexion, sans jamais imposer de réponse. Comment prendre soin d’une personne âgée en perte d’autonomie ? Qu’est-ce que cela signifie de grandir dans la périphérie ouvrière d’une grande ville lorsqu’on est jeune ?
Une réalisation soignée
Le Col·lectiu Vigília impressionne également par sa cinématographie léchée. Le collectif s’amuse avec des plans soignés et originaux, au coin de la fenêtre d’un immeuble ou à travers l’écran d’une caméra de surveillance. Les nombreux plans fixes instaurent avec brio une ambiance calme et paisible, presque contemplative. Le travail sur le son est également très habile. Les jeunes réalisateurs alternent sons d’ambiance discrets et puissantes percussions de la fanfare de Bruno, en contraste avec l’intimité du film.
L’Âge Imminent est à découvrir dès aujourd’hui au cinéma.
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