Une décennie qui s’achève, c’est aussi une décennie de cinéma qui a réservé ses chefs-d’œuvre et ses déceptions. Réalisateurs, journalistes, vidéastes… Retrouvez durant le mois de janvier les témoignages de ceux qui ont vécu 10 années riches en enseignements.

Les rédacteurs de Ciné Maccro, au nombre de cinq, vous livrent chacun leur ressenti sur la décennie !
5 coups de cœur ?
Antoine
Whiplash
Mon premier choc en salles quand je me suis mis à m’intéresser au cinéma.
Brigsby Bear
Parfois l’on se prend d’affection pour une œuvre sans que l’on comprenne pourquoi. Brigsby Bear est de ceux-là, une douceur qui a renversé mon coeur…
La grande masterpiece de cette décennie, la claque, un immense film signé Bong Joon-ho, se bonifiant visionnage après visionnage.
Swiss Army Man
Comme quoi, on peut être surpris même lorsque l’on attend un film. D’une densité que je n’avais soupçonné, Swiss Army Man m’a emporté avec ses personnages de bout en bout. Un vrai coup de coeur.
Vice-Versa
Jamais un film d’animation ne m’avait autant renversé. Une affection sur-le-champ pour ce Pixar (alors même que le studio m’a toujours bercé), devenu instantanément un de mes films d’animation favoris que je ne me lasse pas de revoir.
Thomas
Blade Runner 2049
Il n’était pas chose aisée de passer après ce monument qu’est Blade Runner. Villeneuve a réussi, en livrant un film qui se suffit à lui-même et qui reste une des plus insolentes démonstrations techniques de ces dernières années.
N’étant pas habituellement fan du style de Dolan, j’ai découvert avec ce film une puissance et une théâtralité bien plus prenantes qu’auparavant, et ai été complètement cueilli par le métrage.
Once upon a time… in Hollywood
Tarantino aura attendu son avant-dernier film pour parler pleinement de cinéma. Et en ressort son film le plus touchant, le plus mélancoliquement et, sans doute, son plus puissant.
Un jour dans la vie de Billy Lynn
Outre la prouesse technique, Billy Lynn est avant tout un film puissant et touchant, un regard acerbe sur les méfaits psychologiques de la guerre, qui a l’intelligence de ne jamais tomber dans le pathos ou le mélodramatique.
Portrait de la jeune fille en feu
Il est trop tôt pour statuer de son impact au long terme, mais au-delà de l’aspect total du long-métrage, de cette peinture filmique réussie de bout en bout, le fait d’avoir ce regard féminin sur ces femmes, sans pour autant l’enfermer dans un féminisme exacerbé, me fait croire que son impact culturel sera important.
Nils
The Perks of Being a Wallflower
Le Loup de Wall Street
Toy Story 3
Batman V Superman (version longue)
Les Huit Salopards
Victor
Mommy
The Grand Budapest Hotel
Gone Girl
Les Misérables
5 déceptions ?
Antoine
Once Upon a Time… in Hollywood
La sensation de voir un film l’âme de Tarantino. Peut-être en avais-je trop d’attentes, mais le film m’a semblé moyen, banal ; tout l’inverse d’un Tarantino…
Blade Runner 2049
Villeneuve m’a déçu toute cette décennie, à l’exception de Prisoners. Il est, à mon sens, dans une philosophie impropre à la qualité cinématographique : j’ai l’impression que Villeneuve se sert du film pour se mettre en avant au lieu de se mettre au service du film. Blade Runner 2049 est le symbole de cela, pour une ‘‘suite’’ qui n’aurait jamais dû exister.
Mommy
Mes remarques faites sur Villeneuve s’appliquent aussi à Dolan. Trop de pathos tue le pathos, j’ai la sensation que Mommy dégouline dudit pathos à tel point que je n’y crois pas du tout et que j’en suis dégoûté.
The Tree of Life
Palme à l’unanimité ? Malick s’est à mes yeux affirmer durant cette décennie comme un empereur du vide, un parodieur du côté spirituel de Kubrick, et The Tree of Life semble son pire méfait pour moi.
Hugo Cabret
Mon premier Scorsese. Je n’étais qu’un enfant lorsque je l’ai vu en salles… Jamais été saisi par un film, dont mon principal souvenir est une bouillie atroce d’effets spéciaux. Clairement le film de Marty que j’aime le moins.
Thomas
Star Wars 7
Plus encore que la postologie dans son ensemble, cet épisode VII, terriblement commun, a lancé sa trilogie sur des rails bien trop prudents, alors que Star Wars avait toujours représenté une prise de risques. Et au final, cette trilogie a, par sa faute, foncé droit dans le mur.
Only God Forgives
Si les détracteurs de Nicolas Winding Refn me semblaient des hérétiques, je fus forcé de leur donner raison avec ce film, pure esbroufe, parodie de Refn et de son acteur Gosling. Ni fait, ni à faire, ce film est l’incarnation de l’ego surdimensionné de son cinéaste.
Bohemian Rhapsody
Une honte absolue pour quiconque a apprécié Queen dans sa vie. Crachant à la tête de Freddie Mercury, gonflé de l’ego de ses producteurs-musiciens, le film est une misère de montage, et ses récompenses aux Oscars sont un aveuglément incompréhensible de l’Académie.
Une purge absolue, le pire de ce qui peut se faire à Hollywood. D’un personnage aussi charismatique, l’on aurait pu trouver un angle intéressant ; mais le film n’est que l’incarnation d’un cinéma de blockbuster en bout de course.
Spotlight
Quand le grand gagnant au sortir des Oscars ne vaut pas mieux qu’un vulgaire téléfilm.
Nils
Justice League
Les animaux Fantastiques : Les crimes de Grindewald
Bohemian Rhapsody
Interstellar
Suicide Squad
Victor
La trilogie Star Wars
Moonlight
Bohemian Rhapsody
Batman V Superman
Godzilla 2
Le film destiné à devenir culte ?
Antoine
Mad Max : Fury Road
Il a eu objectivement un impact à court et long terme absolument dingue, avec un consensus d’avis positifs. Il reste le film symbole de cette décennie à mes yeux
Thomas
Blade Runner 2049
Mes camarades les ayant déjà cités, je ne parlerai pas de Mad Max : Fury Road ou de Drive, qui pourraient concourir à ce statut. Mais pour la réussite miraculeuse de son entreprise, ses qualités indéniables, et le simple fait qu’il polarise aussi extrêmement les débats… Tout cela me fait penser qu’on reparlera encore longtemps de ce film.
Nils
J’aurais tendance à dire Drive mais il l’est déjà, donc je vais répondre Batman V Superman que le temps est en train de réhabilité grandement.
Victor
Mad Max Fury Road
Le fait marquant de la décennie ?
Antoine
La sortie de Star Wars 7
Un moment de folie alors même que les fans peuvent voir un épisode inespéré. Mais cette sortie est surtout un moment charnière de la décennie ; alors que les blockbusters grossissaient sans frein, depuis Star Wars 7, il y a comme l’amère sensation que le système commence à rencontrer ses premières limites, et que l’aura des grosses machines hollywoodiennes est devenue franchement négative. A voir dans la prochaine décennie !
Thomas
Scorsese v. Marvel
Sous ce titre un brin exagéré, la lueur d’espoir que, peut-être, avec les paroles du sage Marty sur les films Marvel, Hollywood et le public se réveilleront de leur léthargie et cesseront de porter aux nues ce cinéma du vide.
Nils
L’arrivée des plateformes de streaming et toutes leurs conséquences comme le changement de mode de consommation des films et leur mode de production, par exemple des grands comme Scorsese qui font des films pour ces dites-plateformes.
Victor
L’essor des blockbusters à la sauce Marvel…
La bande-originale de la décennie ?
Antoine
The Hateful Eight par Ennio Morricone
Parce qu’on a pas tous les quatre matins une BO du Maestro, alors qu’en plus il livre un de ses meilleurs travails…
Thomas
Pour les grandioses envolées de Max Richter, dans un film injustement boudé.
Nils
Django Unchained
Victor
Les BO de Justin Hurwitz dans les films de Damien Chazelle.
La photo de la décennie ?
Antoine

Thomas

Nils

Victor

Merci aux rédacteurs pour leurs réponses qui viennent compléter celles de leurs collègues des réseaux sociaux !