Une décennie qui s’achève, c’est aussi une décennie de cinéma qui a réservé ses chefs-d’œuvre et ses déceptions. Réalisateurs, journalistes, vidéastes… Retrouvez durant le mois de janvier les témoignages de ceux qui ont vécu 10 années riches en enseignements.

Timothée Fontaine est un vidéaste français plus connu sous le nom de Durendal1. Il anime cette chaîne consacrée au cinéma où il parle du Septième Art par l’intermédiaire des Vlogs et des Pourquoi J’ai Raison Et Vous Avez Tort.
5 coups de cœur ?
Laurence Anyways est un des films les plus matures et forts que j’ai vu de ma vie, autour des sujets de l’amour, de la différence, de l’indépendance d’esprit… C’est le seul film de ma vie où il m’a fallu quelques secondes avant de pouvoir quitter mon siège.
Dans la Brume pour l’audace d’un film de ce genre en France et le brio avec lequel le défi a été relevé. Une incarnation de ce que l’excellence à la française pourrait apporter au cinéma de divertissement mondial.
Jupiter Ascending et Cloud Atlas parce que les Wachowskis font des films infiniment profonds et marquants. J’apprécie Jupiter pour le grand spectacle et le message du « arrêtez d’en demander trop ». Oui, le monde est imparfait, ça ne veut pas dire qu’il est injuste. Oui, vous êtes géniaux et uniques, mais vous n’êtes pas les seuls. J’aime Cloud Atlas pour sa profonde spiritualité et son message sur les traces qu’on peut laisser dans l’histoire.
Hunger Games est une des dernières grande sagas de SF sérieuse à mon sens. Il y avait un message sur la manipulation, la lutte des classes, mais aussi un rappel que toutes ces choses ne sont que des séparations arbitraires et que les problèmes pourraient venir de n’importe où (la fin).
Pacific Rim parce que vraiment je n’en attendais rien, et j’ai vu le plus brillant hommage du monde à la culture japonaise des robots et kaijus qui aurait pu être fait. Sachant que mon enfance a été très marquée par Evangelion et Escaflowne….
5 déceptions ?
Prometheus et Alien : Covenant parce que j’avais rarement vu un réalisateur prendre autant de plaisir à pisser sur sa création et traiter un script de série Z avec un budget AAA.
Call Me By Your Name parce que, sous couvert d’ouvrir les portes d’Hollywood aux gays, on ferme incroyablement les yeux sur le cœur du film, l’éveil du personnage à sa sexualité, à cause d’acteurs qui viennent imposer leurs désirs d’Oscars sur un script qui a la base aurait du fonctionner.
Terminator (voir Prometheus et Alien : Covenant) en ajoutant ce culot de vouloir réécrire le passé, soit dans l’histoire pour Genisys, soit en ignorant tout un pan de la saga comme Dark Fate.
After Earth parce que c’est le pire film de la carrière de Shyamalan, au point que c’est une des rares fois de ma vie où j’en suis venu à être convaincu que le réalisateur avait saboté son film. Script comme réa’.
Toute Première Fois parce que j’espérais enfin voir un bon film mainstream sur l’homosexualité en France, et un film qui parlerait du mariage gay et le mettrait à la hauteur du mariage traditionnel, et j’ai reçu une farce qui se foutait de la gueule des gays et du mariage. Et aucun film n’a essayé de rattraper ça depuis…
Le film destiné à devenir culte ?
John Wick. Dans la tradition de films comme Die Hard ou The Matrix, chaque décennie a besoin de son film d’action de référence, avec un personnage profondément humain et monumentalement badass à la fois. Il y a trop de Fast & Furious, de Marvels, et de personnages dans ces sagas pour qu’un sorte du lot.
John Wick, homme blessé par la mort de sa femme, puis de son chiot, et dont le nom est prononcé avec tremblements par tous les chefs de mafia les plus puissants, sera la saga de film d’action qu’on retiendra de 2010.
Le fait marquant de la décennie ?
L’hégémonie de Disney sur Hollywood : racheter Lucasfilms et la 20th Century Fox, et faire de Marvel Studios un studio majeur en 10 ans grâce à une stratégie marketing redoutable.
La bande originale de la décennie ?
Celle du Roi Arthur est un mélange fascinant de sonorités médiévales et modernes pour créer quelque chose d’à la fois traditionnel et mystique. Celle d’Under the Skin travaille des sonorités aliens très dérangeants et surprenantes qui m’ont vraiment marqué et que j’ai régulièrement ré-écouté.
Une image pour résumer la décennie ?

Merci à Durendal pour ses réponses. Vous pouvez le retrouver sur Youtube et Twitter.