Quand on pense Noël, on pense à sa féérie, ses joyeuses retrouvailles (à distance raisonnable, coronavirus oblige), ses cadeaux plus ou moins gratifiants… Mais la période des fêtes, c’est aussi et surtout, pour les cinéphiles, l’occasion de se replonger dans le fameux film de Noël, que la télévision ne se prive jamais de (re)diffuser !
La rédaction s’est donc chargée de vous proposer un film par membre pour réchauffer les cœurs en cette période hivernale, un film de Noël qu’il ou elle chérit en ces temps difficiles !

Ophélie

Charlie et la Chocolaterie, de Tim Burton (2005)

Qui n’a jamais rêvé de vivre dans une chocolaterie avec des petits êtres dansant, dans un monde pop, coloré et sucré ? Avec Charlie et la Chocolaterie, Tim Burton plonge le spectateur dans son univers si singulier, plein de joie et de gaieté qui pourtant critique une société consommatrice, avide de pouvoir, de reconnaissances et de biens. C’est au travers de ses différents personnages à la fois attachants ou agaçants, enfants comme adultes, avec plus ou moins de subtilité, que ce réalisateur manie sa représentation de notre monde mais communique également son affection pour lui et pour l’humain. Et c’est là tout le point fort de ce conte de Noël qui réside dans l’émotion qui s’en dégage, dans l’amour et la magie qu’il procure aux petits et aux grands, sans compter une musicalité entrainante et qui reste en tête, comme toute bonne musique de Noël. Véhicule de positive attitude mais aussi d’une réflexion profonde, Charlie et la Chocolaterie reste un incontournable en cette période de fêtes qui fera saliver tout le monde.

Paul

Un jour sans fin, d’Harold Ramis (1993)

Rares sont les films aussi réconfortants qu’Un jour sans fin. Outre le fait qu’il déploie un concept novateur, doublé d’une lettre d’amour à la nonchalance légendaire de Bill Murray et à la beauté incandescente d’Andie MacDowell, le classique de Harold Ramis dessine avant toute chose la belle métamorphose d’un homme aigri, qui apprend progressivement à vivre pour les autres et plus uniquement pour lui-même. Le high-concept n’y est pas seulement le générateur de situations comiques, qui parviennent constamment à se renouveler et à jouer de leurs répétitions pour offrir des fous rires innombrables, mais aussi un outil thérapeutique fascinant, jouant de l’omniscience du protagoniste pour orchestrer une évolution d’une rare subtilité. Un jour sans fin se vit donc comme une journée parfaite dans laquelle, à l’inverse de Phil, on chercherait à se réfugier éternellement, aux côtés de tous ses habitants aussi adorables les uns que les autres. Dans une période comme celle celle-ci, un tel instant de joie et de bonheur est chaudement recommandé et ferait fondre n’importe qui.

Killian

La grande vadrouille, de Gérard Oury (1966)

S’il est bien une définition toute personnelle à chacun c’est bien celle du « film de Noël ». Conte enneigé pour les uns, fable magique et familiale pour les autres, le film que je retiendrai évoque d’avantage les bruits de bottes, les bains turcs et une « big moustache », j’ai nommé, La Grande Vadrouille.

Peu probable qu’en réalisant le film en 1966, Gérard Oury se soit douté que La Grande Vadrouille deviendrait la référence incontournable en ce qui concerne la comédie française grand public, et qu’encore en 2020 certains fans irréductibles (dont fait partie l’auteur de cet article) connaissent sur le bout des doigts les répliques de Louis de Funès, Bourvil ou Benno Sterzenbach. Parvenant à tourner en ridicule le IIIe Reich dans une France encore traumatisée par la Seconde Guerre mondiale, Oury accouche d’un film intemporel et intergénérationnel, faisant triompher l’amitié, l’amour et le courage d’une fine équipe que rien ne destinait à combattre l’occupation allemande, et qui devient pourtant une hilarante épine dans le pied du régime nazi.

Si film de Noël est pour vous synonyme de film familial, bon enfant et divertissant, quoi de mieux que de vous blottir dans un plaid le 24 décembre au soir pour profiter d’un superbe film d’aventure, d’une comédie désopilante et d’un buddy movie magistral, quoi de mieux donc que La Grande Vadrouille ?

Nils

Love Actually, de Richard Curtis (2003)

Que signifie Noël ? L’amitié, la famille et l’amour, et rare sont les films qui traitent tout cela. Mais Love Actually le fait avec brio. Ce film au casting cinq étoiles nous plonge dans ce que le monde a de plus beau et nous met dans un petit cocon d’où on ne veut pas sortir. Dans ce film, on croise dix histoires différentes se déroulant chaque semaine avant Noël puis quelques jours après. Chacune de ces histoires a son intérêt, ses personnages hauts en couleur, son originalité et sa bonne humeur communicative. Toutes ces histoires se terminent évidement très bien, mais le tout est présenté avec finesse, bienveillance et un humour très efficace. En fin de compte Love Actually est peut-être le meilleur film de Noël et la meilleure comédie sentimentale jamais créée. Ce film est la dose d’amour dont on a tous besoin, alors comme le dit si bien Thomas Sangster à Liam Neeson dans ce film: « allons nous gaver d’amour jusqu’à en crever. »

Célia

Le Drôle de Noël de Scrooge, de Robert Zemeckis (2009)

Après avoir réalisé l’inoubliable Pôle Express en 2004, Robert Zemeckis nous offre quelques années plus tard Le Drôle de Noël de Scrooge, adapté du célèbre conte Un chant de Noël de Charles Dickens. Entre la nostalgie d’une magie de Noël oubliée et méprisée puis finalement retrouvée grâce à un voyage à travers différents moments de la vie du personnage principal, le réalisateur amène par le biais de celui-ci et des autres personnages, une certaine réflexion sur de nombreux points grâce au déroulement des événements passés, présents et futurs. Pour faire vivre ces protagonistes, le cinéaste fait appel à Jim Carrey, Gary Oldman et Colin Firth pour un casting cinq étoiles. Mais la chose la plus frappante lors du visionnage reste son visuel. Un visuel dont l’esthétisme est saisissant grâce à ces couleurs mais aussi grâce à un certain réalisme. Ce qui peut effrayer dans certains passages et notamment au début du film, lorsque des phénomènes étranges commencent à se produire . Mais c’est tout cela qui fait le charme de ce film d’animation qui est à revoir sans modération notamment durant cette période festive.

Thomas

Eyes Wide Shut, de Stanley Kubrick (1999)

Qui a dit qu’un film de Noël devait être forcément teinté de féérie, de guimauve, de bons sentiments et de joie deux heures durant ? Sûrement pas Stanley Kubrick, même s’il fait se dérouler l’intrigue de son chant du cygne à Noël, en offre une vision beaucoup moins romancée.

Pourtant, Eyes Wide Shut débute presque comme un film de Noël. Un couple, bien sous tous rapports (Nicole Kidman et Tom Cruise irradient l’écran), se rendant à une fête de Noël organisée par l’un de leurs amis, où ils se laissent bercer par la chaleur des lieux et par l’alcool coulant à flot…
Très vite, le long-métrage bascule pourtant dans une dimension presque parallèle, où la coïncidence mène Bill (Tom Cruise) sur des chemins de traverse, vers des arcs-en-ciel qu’il ne devrait pas voir. Une nuit que Bill vivra en défiant ses sentiments, sa morale, son éthique. Une nuit déterminante pour son avenir, et celui des femmes qui gravitent autour de lui.

Rarement le si pragmatique Kubrick aura été aussi énigmatique. Eyes Wide Shut, c’est une envolée dans le royaume des songes, un royaume aussi séduisant que dangereux. Une porte d’entrée vers un univers qui interroge le rapport au couple, les sociétés secrètes, l’éthique face au danger.
Certes, il n’est pas le plus joyeux des films de Noël. Mais comme les convives se laissent porter par le Masked Ball de Jocelyn Pook, le spectateur, hypnotisé, n’en retiendra qu’une expérience mémorable, parachevée d’une réplique finale devenue légende. A condition de garder les yeux grand ouverts

Et vous, quel est votre film de Noël favori ?

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