Après Boîte Noire et Visions, Yann Gozlan est de retour derrière la caméra avec son nouveau film intitulé Dalloway. Cri du cœur sur la dangerosité de l’intelligence artificielle, le film enchaîne les mauvais pas, et même la voix enchanteresse de Mylène Farmer ne parvient pas à le sauver.

Adapté du roman Les Fleurs de l’ombre de Tatiana de Rosnay, le film raconte l’histoire de Clarissa, interprétée par Cécile de France, une auteure en manque d’inspiration vivant dans une luxueuse résidence pour artistes. Elle est accompagnée de Dalloway, une intelligence artificielle, à laquelle Mylène Farmer a prêté sa voix. Petit à petit, Clarissa va se mettre à questionner les comportements de plus en plus intrusifs de Dalloway, jusqu’à remettre en question l’entièreté du monde qui l’entoure.

Réaliser un film sur les dérives de l’intelligence artificielle et des dangers qui peuvent en découler, notamment la disparition des artistes et de leur créativité, était une idée alléchante et d’actualité. Toutefois, le long-métrage se prend les pieds dans le tapis et ne parvient pas à tenir la route, livrant un récit caricatural, lourdingue et parfois même ridicule.

Dalloway
Dalloway balaye trop de thématiques sociétales pour être pertinent © Gaumont

un film de boomer ?

Cherchant à dénoncer des problèmes sociétaux actuels, le film ne fait pas de choix et décide d’absolument tout mettre au même endroit. Surveillance de masse, pandémie, réchauffement climatique, crise migratoire, intelligence artificielle…aucune décision ne semble être prise dans la direction que prend le récit. Un goût de « la société va mal » , certes ancré dans la réalité, plane mais reste caricatural et presque réactionnaire dans sa manière d’aborder les sujets.

Les personnages sont eux aussi de véritables clichés, de la femme paranoïaque en crise névrotique, à l’homme « éveillé » qui semble connaître tous les rouages de la société pourrie dans lesquels les personnages évoluent, et qui se place en grand maître de la connaissance ultime. Rien n’est subtil, tout est caricatural à souhait, et ressemble à la manière dont les cinquantenaires boomers imaginent l’avenir.

Avant même d’être montré au grand public, le film semble déjà désuet, dépassé, et ne possède même pas le facteur « fun » qui en ferait un bon divertissement. Trop long, trop ancré dans des clichés ringards, peu intéressant dans ce qu’il raconte et pas toujours cohérent dans son récit, Dalloway est un échec cuisant. Même le réalisateur ne semble pas savoir où aller avec son film, ce qui en fait une œuvre inintéressante et oubliable.

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