Avec Park Chan-Wook, Bong Joon-Ho s’affirme depuis quelques années comme un des réalisateurs les plus importants de la Nouvelle Vague coréenne. Rêvélé par Memories of Murder en 2003, il est parti à l’assaut depuis quelques années d’Hollywood. Et si on se posait pour faire un bilan, subjectif, de sa carrière.
N°7 : Mother (2009)
Le raté de Bong Joon-Ho. Si le film n’est pas mauvais (et même plutôt bon), on a ici la mise en scène la plus impersonnelle du réalisateur. Appliqué et académique, le film n’a pas ce petit grain de folie que le réalisateur coréen insuffle à ces films et les rend si intéressant. Peut-être trop restreint par un scénario assez lourd, Mother s’affirme comme étant le moins intriguant des Bong Joon-Ho, celui devant lequel on s’ennuie le plus et celui qui nous marque le moins.
N°6 : Barking Dog (2000)
Premier film du réalisateur, délire complétement barré et baroque, Barking Dog est un film qui ne laisse pas son spectateur indifférent, tant son postulat de départ et les parti-pris de Bong Joon-Ho sont à côté de nos standards. Si le film n’évite pas de nombreux écueils de premier film, il n’en reste pas moins un moment appréciable de cinéma, qui offre une belle arcade sur les possibilités de Bong Joon-Ho.
N°5 : Okja (2017)
Un film qui a surtout fait parler de lui pour des raisons extra-cinématographiques. Malgré toute la polémique Netflix, force est de constater qu’Okja est un bon film, certes pas exempt de tout défaut, mais qui a le mérite d’offrir un peu d’originalité. Porté par une jeune actrice absolument démente et des visuels absolument subjugeants, Okja s’affirme comme un bon film à la morale porteuse, malheureusement perclu de trop de défauts pour être vraiment un film marquant et trenscandant.
N°4 : The Host (2006)
On rentre dans le très lourd de Bong Joon-Ho. Film catastrophe du réalisateur coréen, The Host s’affirme comme une oeuvre plus profonde qu’il n’y apparaît. Véritable ode à la famille, preuve que Bong Joon-Ho est un réalisateur de talent, The Host est un vrai grand moment de cinéma. Même si le film (les effets spéciaux surtout) vieillit un peu, il n’en reste pas moins un film à recommander, qui plaira aux amateurs de film catastrophe comme aux fans de Bong Joon-Ho.
N°3 : Snowpiercer, le Transperceneige (2013)
Première incursion de Bong Joon-Ho dans le cinéma hollywoodien, adaptation d’une BD française, Snowpiercer s’avère être un formidable blockbuster. Sans ménager le grand spectacle, il offre une vraie profondeur et une réflexion sur l’espèce humaine, sur nos rapports aux autres, au pouvoir, à l’argent, aux besoins primaires et j’en passe. D’une profondeur rare aujourd’hui, Snowpiercer est l’un des moteurs dans son registre aujourd’hui, et une des meilleures oeuvres de 2013. Et accessoirement la preuve que le MCU empêche certains de ces acteurs d’exprimer leur talent pleinement.
N°2 : PARASITE (2019)
En 2019, Bong Joon-Ho remporte à l’unanimité la Palme d’Or et s’inscrit définitivement dans le panthéon des cinéastes de ce siècle. Oeuvre multi-genre, Parasite est une immense claque. Un retour aux sources coréennes après les escapades hollywoodiennes Snowpiercer et Okja amplement bénéfique, où le réalisateur coréen signe une copie parfaite, pour un film qui semble être l’une des plus grandes oeuvres de la décennie. Pourquoi 2e alors ? Et bien parce qu’avant Parasite, Bong Joon-Ho avait déjà signé un chef d’oeuvre qui est depuis devenu un classique…
N°1 : Memories of Murder (2003)
Le grand chef d’oeuvre de Bong Joon-Ho. C’est avec Memories of Murder qu’il s’est révélé au monde, et ce n’est pas pour rien. Thriller haletant et mise en abîme de la Corée de 2003, le film ouvre de nombreuses pistes de lecture tout en tenant à un niveau de qualité très haut. Le réalisateur coréen se démène derrière sa caméra pour présenter une grande mise en scène, porté par un casting (et notamment le duo Song Kang-ho et Kim Sang-kyeong) possédé par leurs rôles. Définitivement, Memories of Murder s’impose comme un grand film, une oeuvre majeure du cinéma asiatique, un grand moment de cinéma qui ne laissera personne indemne.
0 Comments
princecranoir
Le monstre de The Host à pris un coup dans la nageoire mais il reste toujours aussi pataud, effrayant autant que grotesque. Il me rappelle ce gros poulet de Jabberwocky du film de Terry Gilliam.
Pour le reste, le film de Bong n’a rien perdu de son ampleur de mise en scène, ni de sa force de propos. Du très lourd en effet, qui déconcerte autant qu’il impressionne.