Barton Fink, drame américano-britannique de 1991, réalisé par Joel et Ethan Coen, avec John Turturro, John Goodman et Judy Davis

Note : 10/10
Moyenne IMDb : 7,7/10

Oui, je suis amoureux des Coen. Leur style tellement particulier m’a toujours impressionné. Aussi, lorsque j’ai appris qu’ils avaient remporté la Palme d’or, j’ai sauté sur l’occasion.
En 1941, Barton Fink (John Turturro), auteur de pièces de théâtre tourmenté, se voit connaître un succès inattendu à New York. Son agent le pousse à partir pour Hollywood et accepter un job de scénariste pour le compte de Capitol Pictures. Les épreuves vont alors se succéder pour Barton, dans un univers où il aura du mal à s’intégrer.
Tout d’abord, il faut resituer ce film dans la carrière des Coen : avec la razzia à Cannes (qui poussera même les organisateurs à réglementer le palmarès afin d’éviter qu’un même film raffle tout les prix), ce film marquera la révélation des deux frères aux yeux du grand public.
Et on peut dire que Polanski et les autres membres du jury ne se sont pas trompé. John Turturro est exquis. Il donne toute sa vie à un personnage aussi intriguant qu’intéressant. Car la saveur d’un film des Coen réside dans ses personnages : les deux frères se sont toujours dégotés des acteurs magiques et on créé des personnages mythiques (le Dude bordel !).
Niveau personnage, dans Barton Fink, on est servi. Outre le personnage de Fink, j’en retiendrais deux : celui de Goodman, et celui de Buscemi, qui sont tout les deux estampillés Coen. Bref, sur ce point, on voit que ce film est une réussite totale.
Ce qui nous amène au scénario. Encore une fois, il nous monte un scénario sans fioriture (à contrario de celui de Snatch, dont je parlais dans ma dernière chronique), et qui permet aux émotions d’être transmise plus facilement aux spectateurs (car, excepté No Country for Old Men, les films des Coen s’appuient toujours plus sur les acteurs que sur les scénario).
La photographie est comme d’habitude d’un esthétique irréprochable, sur ce point rien à dire.
Les décors, quand à eux, sont à mon goût, une pièce maîtresse du film : il s’accorde parfaitement dans la thématique du film.
J’aimerais d’ailleurs faire un rapprochement entre les décors et les personnages, un point stylistique qui me semble intéressant. Ces personnages, aussi invraisemblables les uns que les autres, et ses décors pittoresques nous plonge presque dans une pensée psychadélique. On a presque l’impression d’être en immersion dans un rêve où notre seul raccord au monde réel est le dépassé Barton Fink. Et puis patatra, une fin exceptionnelle, et on revient à la réalité…
Au passage : la fin est l’une des meilleures que j’ai vu.
Ce film est véritablement une oeuvre coenienne rondement ficelé, parfaite sur de nombreux aspects, et cette Palme d’or est à mon sens amplement méritée.

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